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Impact de la technologie et des médiaux sociaux sur la santé physique

Doublé. Voilà le chiffre brut qui résonne comme un signal d’alarme : en moins d’une décennie, le temps passé devant les écrans par les adolescents a été multiplié par deux, d’après l’Organisation mondiale de la santé. Il suffit de parcourir les études pour constater l’ampleur du phénomène. Dans certains pays, plus d’un élève sur trois évoque des troubles du sommeil récurrents ou des douleurs articulaires, directement liées à l’usage intense des technologies numériques.

Les constats scientifiques s’accumulent et le tableau n’a rien de rassurant : l’exposition prolongée aux réseaux sociaux est désormais associée à une montée en flèche de l’anxiété, de la sédentarité et des problèmes alimentaires chez les jeunes. Quant à la frontière entre usage positif et usage à risque, elle reste floue, même pour les familles les plus attentives et les professionnels de santé les mieux informés.

Comprendre l’influence des écrans et des réseaux sociaux sur le quotidien des jeunes

Les technologies numériques imprègnent le quotidien, et les jeunes générations ne tardent pas à s’en saisir. Smartphones, tablettes, ordinateurs : ces outils deviennent vite incontournables, mais ils ne viennent pas sans contrepartie. Les impacts, physiques comme psychiques, s’invitent dans la routine. Dès les premières heures, la fatigue oculaire fait son apparition : yeux secs, picotements et migraines se multiplient à force de scruter les écrans. La fameuse lumière bleue trouble le cycle sommeil-éveil, prolonge le temps d’endormissement et rogne sur la qualité des nuits.

Le constat s’alourdit du côté des problèmes musculo-squelettiques. Postures immobiles, tensions répétées, manque d’activité : le dos, la nuque ou les poignets paient eux aussi l’addition. La sédentarité s’installe, souffle sur la prise de poids et ouvre la voie aux complications cardiovasculaires. Chez les jeunes, l’activité physique continue sa dégringolade, laissant le champ libre à l’inactivité.

Réseaux sociaux omniprésents, pression constante, course à la comparaison, interminables séances de “doom scrolling” : tout cela alimente un climat anxiogène. L’anxiété monte, le moral se fragilise, la concentration s’effrite. Le cyberharcèlement profite de cette exposition, avance masqué, enclenchant parfois des répercussions lourdes sur l’intimité et la sécurité des jeunes sans que les signaux d’alerte ne remontent jusque chez les adultes.

Prenons un instant pour lister les principaux risques recensés par les chercheurs :

  • Fatigue oculaire : alterne la netteté, la luminosité, impose une fatigue visuelle précoce
  • Sédentarité : favorise la prise de poids et intensifie les douleurs ostéo-articulaires
  • Anxiété et dépression : pression sociale, quête de reconnaissance et influence continue fragilisent la santé mentale
  • Cyberharcèlement : facilite l’exposition à des conflits et à l’insécurité en ligne

La technologie n’est pas qu’une menace, elle propose aussi des solutions : accès rapide à l’information, outils de prévention innovants, mais tout repose sur l’équilibre. L’enjeu, c’est de baliser l’exposition, surtout chez les plus jeunes, et d’adapter l’usage pour contrer les dérives, pas de les ignorer.

Quels effets physiques et psychologiques observe-t-on chez les adolescents face à l’utilisation intensive du numérique ?

À mesure que les écrans s’incrustent dans la vie des adolescents, leurs répercussions se clarifient. Sur le plan physique, la fatigue oculaire domine, suivie de douleurs cervicales, dorsales et même de gêne dans les épaules. Ces troubles naissent de postures figées devant l’écran, d’un regard vissé sur la lumière bleue et d’un temps d’exposition débridé.

La sédentarité se mue en habitude : longues périodes assises, peu de mouvement, activités extérieures négligées. Les conséquences ? Poids qui grimpe, forme physique qui recule, et apparition de problèmes cardiovasculaires de plus en plus tôt. Le temps de loisir se concentre en ligne, limitant les occasions de bouger et mettant à mal la santé globale des jeunes.

Sur le versant psychologique, il faut mentionner la pression qui s’exerce via les réseaux sociaux : la peur de comparer, de rater une tendance, la recherche permanente d’approbation pèsent sur l’équilibre émotionnel. L’anxiété et la baisse de moral s’installent avec la boucle du “doom scrolling”, et trop de jeunes se retrouvent démunis face au harcèlement ou à des contenus déstabilisants. Les effets sont souvent profonds et persistants.

Pour illustrer ces impacts, voici les principaux symptômes observés lorsque l’exposition au numérique devient excessive :

  • Développement de troubles du langage et difficultés de concentration chez les plus jeunes
  • Fragilisation du sentiment de bien-être et altération de l’image corporelle
  • Augmentation des conflits sociaux et phénomène d’isolement chez les adolescents

Il suffit parfois d’une accumulation de facteurs pour que l’addiction prenne le dessus : l’adolescent rechigne à décrocher, sacrifie des heures de sommeil, décroche sur le plan scolaire ou s’éloigne de ses amis hors ligne. Le mal-être qui s’installe ne se limite plus à la simple lassitude.

Adolescent au lycée regardant sa tablette à la cantine

Des repères concrets pour favoriser un usage équilibré des technologies en famille

Alors que les équipements numériques envahissent les foyers, une question se pose : comment protéger la santé physique des jeunes tout en préservant leur bien-être ? La gestion du temps d’écran prend une place centrale. Les familles s’appuient souvent sur la règle du 3-6-9-12, pensée par Serge Tisseron : rien avant 3 ans, encadrement strict jusqu’à 6 ans, accès éducatif après, et pas de réseaux sociaux avant l’entrée au collège. La législation s’en mêle aussi, l’inscription sur un réseau social reste interdite aux moins de 15 ans.

Pour avancer, rien ne vaut une organisation pragmatique de la vie numérique :

  • Mise en place de contrôles parentaux afin de filtrer les contenus problématiques et instaurer des horaires sans écran, tout particulièrement en soirée
  • Utilisation d’applications de régulation du temps d’écran et instauration de pauses pour éviter l’inactivité
  • Incitation à pratiquer une activité physique régulière pour compenser les heures passées devant l’ordinateur ou la tablette

Mais au-delà de la technique, un dialogue constant fait la différence. Discuter sans détour de la vie numérique, des questions de vie privée, des risques de cyberharcèlement, c’est offrir des repères et des outils pour apprendre à s’autonomiser. Des ateliers, des temps d’échanges avec des professionnels ou des associations, des dispositifs d’écoute et des campagnes de prévention existent pour alimenter cette prise de conscience collective. Les professionnels de santé, en particulier, insistent sur le respect des rythmes de sommeil, régulièrement perturbés par les écrans le soir.

Il reste maintenant à inscrire cette vigilance dans la durée, pour que familles et jeunes apprennent à garder prise, au lieu de subir, face à l’immense terrain de jeu – et de risque – que propose le numérique aujourd’hui.